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3 questions à

Temps de lecture : 5 min

04/07/2019

Emmanuel KESSLER

Public Sénat, la chaîne d’information politique et parlementaire, revendique son attachement au débat et aux territoires. Rencontre avec Emmanuel Kessler, son Président-Directeur général depuis 2015.

1/ Quelle est la mission de la chaîne Public Sénat ?

Notre mission, sur le canal 13 de la TNT et tous nos supports numériques, consiste d’abord à éclairer nos concitoyens sur la réalité, la richesse et la diversité de l’activité parlementaire, singulièrement au Sénat. A travers les projets de loi, mais aussi les auditions, les missions d’information, les commissions d’enquête, l’action des sénatrices et sénateurs sur le terrain, on s’aperçoit que les parlementaires sont beaucoup plus en phase avec les préoccupations quotidiennes des Français qu’on ne le dit parfois. Sur nos antennes, nous avons vu émerger au Sénat, avant les autres médias, les thématiques des déserts médicaux ou de la limitation à 80 km heure, qui traduisent les défis de nos fractures territoriales.

Plus largement, Public Sénat a vocation à rapprocher la politique et les Français et à décrypter les grands enjeux de notre société : d’où notre offre, très riche, en magazines et en documentaires.

2/ Comment réussissez-vous à vous différencier parmi tous les médias télévisuels et numériques ?

Nous devons, plus que jamais, nous distinguer des chaînes d’info en continu. De deux manières : d’une part en marquant un moment d’arrêt dans la course folle des infos. Chez nous, on choisit un sujet et on le traite à fond avec des reportages et des invités qui reflètent la diversité des approches, dans la confrontation d’idées mais en évitant les invectives superficielles. Nous sommes la chaîne du temps long. Nos débats d’actualité en direct sont calibrés autour d’une demi-heure, c’est plus qu’ailleurs. Notre autre spécificité, c’est de combattre le « parisianisme ». Nous sommes la chaîne des territoires parce que nous faisons sans cesse l’aller-retour entre l’actualité nationale et les enjeux locaux, que ce soit dans notre matinale ou avec des magazines qui mettent en avant la capacité d’initiative du terrain. Les solutions aux problèmes français partent d’abord de la mobilisation des acteurs locaux. C’est ce que nous montrons dans des magazines comme « C’est vous la France » ou « Terra Terre », notre émission sur la transition écologique au quotidien.

3/ Une approche dépassionnée des débats sociétaux est-elle aujourd’hui possible, en particuliers sur les thématiques agricoles, alimentaires ou environnementales ?

C’est absolument nécessaire dans un moment où l’on se réfugie trop souvent dans le simplisme, dans ce qui se résume en un Tweet ! Chaque année, nous installons notre plateau au cœur du Salon International de l’Agriculture, pour rencontrer le grand public et traiter de tous les grands enjeux du monde agricole et rural. Tout le monde s’exprime et l’on s’aperçoit que les agriculteurs ont énormément évolué dans leurs pratiques, dans la prise en compte des impératifs environnementaux, ou du bien-être animal. En même temps, beaucoup témoignent de leurs difficultés quand on leur impose des normes trop rigides, qui les pénalisent face à la concurrence d’autres pays, ou des transitions trop rapides, lorsque les alternatives ne sont pas encore au point. C’est un moment absolument passionnant. Et le succès de ces émissions est au rendez-vous. Il montre à quel point les Français demeurent attachés à leur agriculture.

Retrouvez l’interview d’Emmanuel Kessler dans le numéro 238 de La Revue agridées.