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Temps de lecture : 3 min

10/04/2025

One Health comme démarche de progrès en vignoble champenois

Le 28 mars 2025, s’est tenue l’Assemblée générale de la Commission des viticultrices du Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV) sur le thème “La santé du vignoble : allô docteur ?”. Agridées y a été invité à présenter ses travaux sur la thématique One Health et à animer une table ronde composée d’acteurs de la santé humaine, économique, environnementale, des sols et des vignes.

Notre think tank travaille le thème de la santé des territoires depuis la publication de la Note “One Health / Une seule santé : augmentée, territoriale, avec les agriculteurs” en février 2024. Après le nord du département du Lot[1] et la Saône et Loire[2], la Champagne a fait appel à notre think tank pour s’approprier l’approche One Health, et accompagner les acteurs de ce territoire, et plus spécifiquement ceux de la filière viti-vinicole, à objectiver la santé du vignoble champenois.

A chaque territoire ses spécificités. Celui-ci se caractérise par une santé économique solide et une santé environnementale améliorée dans des démarches de progrès depuis une vingtaine d’années. Cependant, la santé mentale, inhérente à la santé humaine, de nombreux vignerons y est fragile. Consciente de ce problème, la Commission des viticultrices du SGV cherche à mesurer l’état de santé du vignoble à la lumière de l’approche One Health, dans le but d’objectiver les états de santé dans ses différents axes (humaine, économique, environnementale, végétale) et ses progrès dans le temps. Cette commission a notamment mis en place un baromètre de la santé des vignerons pour engager cette réflexion en table ronde à l’occasion d’une Assemblée générale très interactive réunissant plus d’une centaine de participants.

Nous en tirons plusieurs enseignements.

  1. La santé économique ne suffit pas à caractériser la santé globale. Ainsi, pour la filière champenoise, le bon état de santé économique (indicateurs de production, d’exportation, de consommation, mais également de valeur du foncier tous globalement au vert) et environnementale (amélioration de l’empreinte carbone, eau et biodiversité depuis 20 ans se traduisant actuellement par 70 % des surfaces sous certification environnementale, stratégie RSE collective de la filière[3]) ne suffisent pas à garantir un bon état de santé mentale chez tous les vignerons.
  2. Erigée en 2025 au rang de « grande cause nationale », la santé mentale est une dimension essentielle de la santé humaine que nous avions peu explorée jusqu’à présent dans les travaux d’Agridées. Elle est pourtant déterminante et impactante pour les autres axes de la santé[4]. Ainsi, après des décennies économiquement florissantes et de nombreux efforts en matière environnementale, un certain malaise s’est installé chez une partie des vignerons de la Champagne pour des raisons que l’on retrouve dans d’autres segments de l’agriculture : stagnation financière, manque de reconnaissance, surcharge administrative, impasses techniques, isolement, manque de compétences managériales, conflits intergénérationnels…

[1] Conférence des maires du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) de Figeac Quercy Vallée de la Dordogne, 13 novembre 2024

[2] Session Chambre d’agriculture de Saône et Loire, 22 novembre 2024

[3] Responsabilité sociétale de la filière champagne “Meilleurs ensemble” annoncée au salon Wine Paris 2025

[4] Voir sur ce point les travaux récents du Cercle Giverny avec le Giverny de la santé, qui s’est tenu le 26 mars 2025 à Paris