Consommateurs exigeants recherchent producteurs engagés

La consommation alimentaire évolue et producteurs et transformateurs s’adaptent à ces évolutions voire les anticipent, devenant ainsi moteurs du changement. Ces changements portent notamment sur le goût et la saveur des aliments ainsi que sur leurs bienfaits en termes de santé. Ils dépendent également des modes, des influences, ethniques ou exotiques, et relèvent de plus en plus de nos jours d’une éthique sociétale.

D’une façon plus générale, le consommateur attend toujours plus de qualité dont il identifie lui-même les critères essentiels, tout en cherchant et en sélectionnant le meilleur prix. Il réalise aussi des  choix, qui entrainent de nouveaux équilibres alimentaires impactant directement la production.

Pour répondre à cette demande évolutive, les producteurs doivent s’adapter en faisant preuve d’agilité, dans un contexte où les cycles de production sont pourtant très longs. On le voit par exemple dans le secteur de la viande impliquant de nouvelles pratiques d’élevage, ou en cultures (végétales) avec le plan protéines.  Bien que foisonnante, l’information au consommateur est, elle, facilitée grâce aux smartphones qui permettent de lire le QR code des étiquettes. Comment peut-on imaginer de telles transitions et l’arrivée de tant d’innovations alimentaires sans penser à l’action des producteurs agricoles ?

Fort heureusement, le constat de cette évolution des assiettes est non seulement partagée, mais elle est anticipée par les acteurs de l’aval de l’agriculture, industriels transformateurs et distributeurs, par les logisticiens, mais aussi par ceux de l’amont, fournisseurs de semences et d’intrants.

A partir de technologies toujours plus innovantes, ils créent ainsi une solidarité de fait dans l’engagement devenu collectif en filière et servant à honorer les attentes des consommateurs. D’ailleurs, c’est le paradoxe de l’œuf et de la poule. Est-ce vraiment le consommateur qui initie le changement ou les acteurs des filières alimentaires qui s’engagent au point qu’ils anticipent les nouvelles attentes ? Le producteur agricole ne peut dès lors s’engager que si tous les acteurs concernés s’engagent également, avec le même objectif : satisfaire l’exigence du consommateur. C’est ce que Philippe Goetzmann évoque avec la « coopétition ». Les producteurs ne doivent pas rester isolés mais se sentir pleinement associés dans la dynamique de changement.

Pour sa prochaine conférence qui aura lieu le 10 juin sur le thème « Consommateurs exigeants recherchent producteurs engagés », Agridées réunira des experts et des acteurs économiques qui apporteront des éléments de réponses sur la base de réflexions, d’études et d’expériences vécues à tous les niveaux de la chaîne alimentaire.